Dionysos Whatever
The Weather
En CD ou en DVD, en
acoustique ou en électrique, Dionysos à son sommet :
sur scène, en flammes.
Avec ou sans roulettes,
Dionysos brûle les planches comme personne. Bacchanale pas banale,
un concert de Dionysos se vivait cette année à la verticale
(version électrique, pour suivre le jeu de scène trampolinesque
du groupe) ou en position assise (version acoustique), mais toujours
la tête à l'envers.
Sous sa forme électrique, Dionysos est une boule d'énergie,
lancée comme une bouteille à la mer soulevée.
Whatever the Weather : Dionysos aime surtout défier
la tempête. Débranché, le groupe gagne en finesse
et en variété d'ambiances sans rien perdre en dynamique.
Et puis flûte : qu'importe la forme, la formule est immanquablement
magique.
Sur les pochettes de cette triple sortie qui raconte en musique et
en images les derniers épisodes des aventures scéniques
de Dionysos, les membres du groupe apparaissent cernés par
les créatures fantomatiques de Joann Sfar. Mais les fantômes
et les petits monstres sont aussi à l'intérieur, cachés
dans le violon de Babeth ou grignotant les cordes vocales de Mathias.
Que la tournée soit électrique ou acoustique, la musique
de Dionysos est d'abord tournée vers l'enfance, ses peurs initiatrices
et ses joies simples. Pourtant, elle n'appartient pas au registre
couillono-regressif des fans de Douchka ou Casimir. Chez Dionysos,
il y a la crainte du loup caché sous le lit, et l'envie irrépressible
d'aller lui compter les dents.
Ici, la musique est une carte au trésor, un terrain d'aventures,
une expédition sans boussole vers les rives de la fantaisie.
Dionysos se trouve quand il cherche à se perdre, ce qui arrive
tout le temps. Si on aime ce groupe, c'est parce qu'il ne se contente
pas d'affronter la réalité. Il préfère
décrocher la lune, pousser l'imagination dans ses retranchements
les lus absurdes et merveilleux. Les membres de Dionysos n'ont peut-être
jamais lu d'ouvrage de sociologie, mais ils connaissaient par cur
les manuels de sorcellerie, les contes de fées, et rêvent
toutes les nuits. Mille et une au moins.
Par Stéphane Deschamps
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